eco droit
Ce que l’on appelle aujourd’hui l’analyse économique du droit provient en grande partie de deux articles publiés en 1960 et 1961, respectivement de Ronald Coase et Guido Calabresi. L’article du premier, "The Problem of Social Cost" 1, à l'origine du célèbre « théorème de Coase », et du second, "Some Thoughts on Risk Distribution and the Law of Torts"2 ont des origines indépendantes de par l’origine de leurs auteurs. Traitant de la résolution de problèmes d’externalités, ils offrirent une nouvelle perspective pour les juristes et les économistes de leur temps. Ils peuvent ainsi être considérés comme le point de départ de la nouvelle analyse économique du droit3.
À partir des années 1960, l'économie du droit se transforme pour devenir analyse économique du droit. Cette évolution trouve son origine dans les travaux de l'école de Chicago et les apports d'auteurs tels que le Prix Nobel Gary Becker, le juge et théoricien Richard Posner ou encore George Stigler. Dès lors, l'objet d'étude de l'économie du droit change : il s'agit d'analyser à l'aide des outils de la microéconomie traditionnelle la production et les conditions d'efficacité des règles de droit. Cette évolution participe au mouvement plus large que certains ont qualifié "d'impérialisme économique" et qui consiste à étendre à des domaines étrangers à la sphère économique la méthodologie de l'économie néoclassique. Il ne s'agit plus ici de comprendre comment sphères économique et juridique s'influencent mutuellement, mais plus "simplement" de s'interroger sur le processus de "production" des règles de droit (démarche positive) et sur la mise en place de règles de droit optimales au sens économique (démarche normative). Le droit devient un simple système d'allocation de ressources et de fixation des prix, dont il faut comprendre le fonctionnement pour fixer les prix au niveau optimal afin d'atteindre l’efficience globale du système.
Dans les années 1970,