epictète
Texte d’EPICTETE (vers 50 –vers 120/125 ap. JC)
Voici le point de départ de la philosophie : la conscience du conflit qui met aux prises les hommes entre eux, la recherche de l’origine de ce conflit, la condamnation de la simple opinion et la défiance à son égard, une sorte de critique de l’opinion pour déterminer si on a raison de la tenir, l’invention d’une norme, de même que nous avons inventé la balance pour la détermination du poids, ou le cordeau pour distinguer ce qui est droit et ce qui est tordu.
Est-ce là le point de départ de la philosophie ? Est juste tout ce qui paraît tel à chacun ? Et comment est-il possible que les opinions qui se contredisent soient justes ? Par conséquent, non pas toutes. Mais celles qui nous paraissent à nous justes ? Pourquoi à nous plutôt qu’aux Syriens, plutôt qu’aux Egyptiens ? Plutôt que celles qui paraissent telles à moi ou à un tel ? Pas plus les unes que les autres. Donc l’opinion de chacun n’est pas suffisante pour déterminer la vérité.
Nous ne nous contentons pas non plus quand il s’agit du poids ou de mesures de la simple apparence, mais nous avons inventé une norme pour ces différents cas (…).
Q1 : Qu’est-ce qu’une opinion ?
Q2 : Les opinions, dit Epictète, sont sources de conflits. Pourquoi ?
Q3 : Que se passerait-il si « l’opinion de chacun » était « suffisante pour déterminer la vérité » ?
Q4 : Une balance permet d’obtenir le poids exact d’un objet ; le cordeau (= fil à plomb) permet de vérifier la verticalité d’un mur ; quels sont, selon Epictète, les avantages procurés par ces instruments ?