Ethnocentrisme de claude lévi strauss
Ce texte de Claude Lévi-Strauss, issu du livre Race et Histoire, traite d’une tendance qui ne date pas d’hier, l’ethnocentrisme. Nous étudierons comment, au travers du texte ainsi que d’autres exemples, il dépeint cette attitude, qui selon lui est “profondément ancrée chez la plupart des hommes” à travers l’histoire de la diversité des cultures. Nous nous intéresserons également à la notion d’humanité, qui n’est rien d’autre que l’issue du comportement ethnocentriste. L’etnocentrisme se définit comme “une tendance à répudier toutes les manifestations culturelles et les comportements éloignés de ceux auxquels nous nous identifions”. Selon Lévi-Strauss, cette attitude de rejet est ancrée au plus profond de nous, et apparaît souvent à la suite d’une perte de repères: tout ce qui n’est pas habituel subit alors un jugement de valeur, et est placé dans un système de références: en d’autres mots, tout ce qui n’est pas issu de notre culture est alors dérangeant, d’où les différentes expressions utilisées par LéviStrauss (“habitudes de sauvages”, “cela n’est pas de chez nous”, etc). Ces réactions grossières traduisent une réticence, une peur des cultures qui ne s’apparentent pas à la notre. Juger les sociétés selon nos critères est remis en cause dans ce texte. Dans la première partie du texte, Claude Lévi-Strauss nous explique que cette tendance d’ethnocentrisme est une attitude très ancienne, “qui repose sur des fondements psychologiques solides”. Cette attitude individuelle a eu des conséquences historiques dramatiques. Dans l’Antiquité grecque, tout ce qui n’était pas grec était alors qualifié de barbare. Quelques siècles plus tard, toutes les cultures qui ne suivent pas le modèle européen sont alors perçues comme “sauvages”, et de fait, “à civiliser”. Ces sociétés, qui jugent une autre culture par rapport à la leur, rejettent l’humanité et se proclament humains par opposition aux autres populations, considérées alors