Etre sois
Suffit-il d’être différent des autres pour être soi-même?
Analyse des termes:
Suffit-il : I. est-ce une condition nécessaire II. est-ce pour autant une condition suffisante III. Quelles sont alors les autres conditions ou peut-on envisager qu’il n’y ait aucune solution satisfaisante
Etre soi/être soi-même
Dans le langage commun, être soi et être soi-même, c’est la même chose, du coup quand on n’est plus soi-même, on n’est plus soi. On peut exploiter cette confusion pour faire le plan
I. Etre soi-même = Etre soi.
Etre soi, c’est seulement ne pas être l’autre. Je suis moi parce que je ne suis pas toi. Donc la différence avec les autres suffit pour être soi. C’est d’ailleurs en se différenciant des autres que l’on se constitue comme étant soi (développement de la conscience d’être soi, chez l’enfant, en se dissociant du monde extérieur : séparation avec la mère, différence faite entre ce que je sais et ce que les autres savent, entre moi et le monde). Et c’est en affirmant cette différence qu’on revendique être soi et qu’on reste soi. Quand la différence entre soi et les autres s’évanouit par mimétisme, par mode, on a l’impression de se perdre. Se différencier des autres donne donc un sentiment objectif (par mon corps, mon état civil, mes attitudes, mes particularités) et un sentiment subjectif (je me pense comme différent) d’UNICITE et d’IDENTITE ; tant que je ne suis pas toi, tant que je ne suis personne d’autre que moi, je suis et reste moi. D’OU en I, la réponse immédiate : cela semble nécessaire et suffisant d’être différent des autres pour être soi. Donc être soi, c’est avoir un sentiment d’unité, d’unicité et d’identité : je sais que quelque soit mon attitude, mon état mental, il est toujours mien et pas celui d’un autre ; je sais que même si je change, évolue, je reste toujours moi. Du coup, même quand je triche pour plaire, je sais que cette tricherie est la mienne et pas celle d’un