Exemple de commentaire
Introduction
En 1749, Voltaire décide de répondre à l’invitation de Frédéric II, et part pour la Prusse. Il demeure cinq ans au château de Sans-Souci. La coopération entre un homme de pouvoir et un homme de lettres, d’abord idyllique, tourne court rapidement. Finalement les deux hommes se brouillent, et Voltaire doit quitter l’Allemagne. Voltaire n’a pas apprécié l’autoritarisme et le bellicisme du souverain. Cette expérience malheureuse servira à illustrer les malheurs de Candide dans le chapitre III du conte éponyme ainsi que dans l’article "Guerre" du Dictionnaire philosophique.
Ce texte présente l’intérêt d’une argumentation au travers d’un récit. Il vise à dénoncer les horreurs et surtout l’absurdité de la guerre. Il est un exemple de la fameuse ironie voltairienne.
Dans un premier temps Voltaire détourne habilement les principes du conte classique. Par la dénonciation il le transforme ensuite en un conte philosophique. Il affirme son jugement dans un apologue final.
Conclusion
Ce texte présente donc un triple intérêt : d’abord il apparaît comme un conte, une belle histoire, mais très vite le lecteur se rend compte qu’une argumentation se profile derrière la narration, et que ce conte est un récit philosophique. Enfin Voltaire utilise l’ironie pour faire entendre subtilement sa voix : il peut convaincre et persuader son lecteur, en l’invitant dans l’apologue notamment à reconsidérer des idées toutes faites.
Nous avons ici un bon exemple du combat philosophique : Voltaire critique avec virulence le pouvoir absolu et ses liens avec la religion. Peut-être plus que le thème, c’est la manière qui caractérise l’engagement de l’auteur. Cette ironie mordante trahit l’indignation, l’intelligence blessée devant tant de mauvaise foi et de stupidité. Cette ironie est l’arme de la raison militante. C’est elle qui peut entraîner le lecteur à réagir en lui montrant avec humour la déraison des