Nous sommes face à un extrait du dictionnaire philosophique de François-marie Arouet dis "Voltaire", philosophe des lumières "panthéonisé" en 1792 (14 ans après sa mort) par des citoyens qui voient en lui un des pères de la révolution. Son dictionnaire sous-titré "La raison par l'alphabet" se veut être une sorte de petite encyclopédie portative mieux adaptée à la lutte philosophique que l'imposant ouvrage Diderot- D'Alembert alors interdit de publication et auquel Voltaire contribua aussi du reste. L'ouvrage contient des article d'une grande variété de thèmes. , de forme et de ton qui nous ramènent aux thèmes favoris de Voltaire (le pouvoir, la religion, l'intolérance, l'inéquité social, le fanatisme, la justice...) Au moment de la parution du dictionnaire en 1764, Voltaire est l'un des plus éminents représentants des lumières. Il est épistolier, historien, reconnu pour ses contes Zadig (1747) et Candide (1759), sa popularité est indéniable et il exerce une véritable influence sur son siècle. L'article Torture qui nous intéresse contribua d'ailleurs en 1780 à l'abolition de la torture dont la pratique était banalisée en France et qu'on désignait sous l'euphémisme "grande ou petite question". Notre article se déploie sur cinq paragraphes finement enchaînés où l'auteur y use volontier l'ironie pour démontrer de façon subtile que le mauvais gomme, le barbare est en faite celui qui inflige la torture. Nous nous attacherons dans un premier temps à mettre e relief la stratégie progressive argumentative de Voltaire (ses différents angles d'attaque) Puis dans un second temps, nous nous intéresseront aux procédés de l'énonciation mis au service d'une ironie cinglante dans ce texte qui oscille entre essai et apologue.

En effet voltaire déploie ici une stratégie argumentative construite avec soin. Cinque paragraphes que nous allons étudier linéairement pour ne pas briser l'enchainement. le premier et le plus long avec le quatrièmes, sorte de