Faut il avoir peur de ces désirs ?
L’inconscient, qu’on le voie au travers de Leibniz ou de Freud, pose le problème du libre-arbitre. Dans les « Nouveaux essais sur l’entendement humain », Leibniz présente la notion de petite volition, de micro-désirs dirions-nous aujourd’hui. Inventons un exemple actuel : un jeune homme tombe amoureux en mars mais se rappelle qu’il avait danser avec son amie en septembre mais à l’époque, juste un très vague sentiment, à peine plus marqué que pour les autres jeunes filles, l’avait traversé. En septembre, lorsqu’il a dansé avec la jeune fille, il ressentait quelque chose de très léger qui s’est développé peu à peu avec le temps, les mois qui ont passé. C’est là une «petite volition» inconsciente, très vaguement consciente du moins. L’ennui de ce concept pour un cartésien qui pense que le libre-arbitre est infini et que la conscience peut toujours être claire quand on le veut, quand on y met toute sa générosité, est que la petite volition sera sous la conscience et donc hors d’atteinte des efforts de clarification. Je peux donc être surpris par moi-même. Rimbaud dira «Je est un autre». Je dois donc avoir peur de moi et non pas seulement des autres. Je peux, en outre, être manipulé par autrui qui va semer dans mon esprit des occasions de petits volitions. Pensons aux images subliminales de nos campagnes politiques et publicitaires, ainsi que les films d’aujourd’hui. Une image subliminale est une des 24 images qui défilent par seconde, que ma conscience ne voit pas mais que mon esprit enregistre tout de même. Ainsi, dans « Fight Club » une image pornographique