Faut-il croire pour savoir ?
Les termes «croire» et «savoir» signalent surtout et d'abord une différence : croire n'est pas savoir. En effet, la croyance est le produit d'une subjectivité qui adhère à un point de vue sans en vérifier les fondements. Mais le rapport entre croire et savoir peut aussi ne pas être un rapport d'opposition. La croyance est en quelque sorte un premier degré de savoir, non vérifié mais qui peut s'avérer vrai. La savoir, quant à lui, peut avoir été construit à partir de la croyance, soit vérifiée, soit réfutée. Est-il alors nécessaire pour l'homme de croire pour savoir ou peut-il s'en passer ? Nous étudierons d'abord les arguments qui laisseraient penser qu'il faut croire pour savoir, puis ceux qui laisseraient penser qu'il faut au contraire éliminer toute croyance pour savoir, et enfin, la en quoi la foi religieuse remet ses hypothèses en doutes.
I. Les arguments qui laissent penser qu'il faut croire pour savoir
Le savoir se définit comme étant l'ensemble des connaissances. Autrement dit, savoir c'est connaître ce qui est, l'essence d'une chose. Ce terme peut s'équivaloir à la culture, l'érudition ou encore l'instruction. Afin de savoir, nous pouvons penser qu'il faut croire. Croire signifie penser que quelque chose est vrai, que quelqu'un dit la vérité, ou alors supposer quelque chose, en avoir l'impression.
Tout d'abord, afin de savoir, nous pouvons penser qu'il faut avant tout se faire une opinion. Une opinion, c'est le jugement spontané qui se forme immédiatement chez l'homme, c'est instinctif, il n'y a donc pas encore de réflexion. Elle peut être vraie ou fausse, influencée par les sens et l'emprunte sur nous (l'expérience). Il faudra alors faire varier les perceptions pour se rapprocher du vrai. En effet, percevoir c'est déjà juger que les sensations multiples changeantes et mélangées de l'homme lui viennent d'un seul et même objet. Nous pourrions alors dire que la perception équivaut à la somme de sentir et juger.