Financer le developpement aprés la crise
L’effondrement des flux de capitaux privés a provoqué un déficit croissant dans le financement global du Sud. Et jusqu’à présent, pas plus l’augmentation des flux financiers publics que la lente reprise – depuis la fin 2009 – des apports de capitaux privés n’ont permis de compenser ces manques. L’ONU indique par ailleurs que le volume global des mouvements financiers des pays du Sud vers ceux du Nord dépasse celui des flux en sens contraire : le Sud continue de financer le Nord.
Alors que l’on débat désormais d’une réforme de l’ordre économique et financier mondial, cela n’a pas encore été suivi d’effets suffisants pour les pays en développement. Les institutions financières internationales disposent bien de ressources accrues, mais les pays en développement y sont toujours sous-représentés. Le FMI et la Banque mondiale ont remis en question certains de leurs dogmes traditionnels, sans que l’on puisse parler à coup sûr de nouvelle politique.
Il apparaît toujours plus évident que les impôts jouent un rôle central dans la mobilisation de ressources locales pour financer le développement et l’on reconnaît d’une manière générale qu’il faudra réformer dans ce sens la fiscalité des pays en développement. Cependant, l’aide technique des pays industrialisés en vue de réaliser ces réformes reste insuffisante. De même, il est de plus en plus admis que les impôts sont un instrument pour la construction de l’Etat (state-building), la démocratisation et la gouvernance. La lutte contre l’évasion fiscale à l’échelle internationale et les flux illicites de capitaux (illicit