Fiscalité maroc
Introduction :
Les économies modernes sont des économies de marché. Le marché constitue le moteur de l'activité économique, et l'expérience du XXE siècle – en Europe de l’Est ou ailleurs – a montré combien il était difficile de s'en passer. Ses défauts sont non moins visibles. Son extension au monde entier semble loin de profiter à tous. Il peut laisser inemployées des forces productives ou les gaspiller. Il détruit souvent autant qu'il crée, qu'il s'agisse de l'environnement, de capacités de production ou de modes de vie antérieurs.
Pourtant, les forces du marché, si puissantes soient-elles, ne sont pas livrées à elles-mêmes. La société peut les encadrer, les infléchir ou les compléter. Les choix politiques n'ont donc pas disparu du champ de l'économie. Ils s'expriment à travers la politique économique, qui désigne l'ensemble des décisions et des actions entreprises par l'État en matière économique. Les politiques conjoncturelles ont un horizon de court terme et visent à améliorer le fonctionnement de l'économie, sans toucher à ses structures. Les politiques structurelles tentent au contraire de faire évoluer ces dernières et ont, en général, un horizon plus long.
Longtemps, la politique fiscale n'a suscité qu'une attention modérée aussi bien de la part des économistes que de celle des pouvoirs publics. Si l'on définit la politique budgétaire au sens large comme l'ensemble des actions menées par les décideurs publics ayant un support financier, qu'il s'agisse de dépenses ou de recettes, la politique fiscale n'est alors que l'une des dimensions de cet ensemble. Or, durant la période du keynésianisme triomphant, la manipulation de la fiscalité était considérée comme moins efficace que l'usage des dépenses budgétaires ou de la monnaie. C'est la raison pour laquelle le principal objectif assigné à l'impôt – entendu au sens large de prélèvement obligatoire –, était la couverture des dépenses publiques, ce qui réduisait la place accordée à