Folie et imagination dans nadja
Dans l´objectif de commenter les propos ci-dessus, prononcés par André Breton dans les Manifestes du Surréalisme, il me semble pertinent de rappeler l´intention de l´œuvre et de l´auteur lors de ses publications.
Ainsi, comme le définit Breton dans le manifeste de 1924, le surréalisme se veut un mouvement libératoire cherchant« [à] […] exprimer le fonctionnement réel de la pensée. […] [et] repos[ant] sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d'associations négligées jusqu'à lui[...]. » [
Dès lors le surréalisme ne cherche pas à échapper à la réalité mais il cherche au contraire à l´amplifier au même temps qu´il la transcende, en réhabilitant la faculté de l´imagination.
S´il est vrai que Breton voit dans le déploiement de l´imagination le moyen de parvenir à une nouvelle vision du monde et par la suite a l´accès de la « surréalité » qu´il prône dans le mouvement surréaliste, il est aussi vrai qu´il doit faire face à toute une tradition littéraire et philosophique qui réduisent l´imagination à son caractère « reproducteur » la faisant de cette sorte porteuse de mensonge ou en tout cas, à l´origine de perceptions affaiblies et confuses.
De la même manière l´imagination a souvent été confrontée à des préjugés concernant sa puissance créatrice en tant que celle-ci peut être à l´origine de fictions irrationnelles ou absurdes et donc ne valant pas comme critère de certitude ou en tout cas de distinction du vrai d´avec le faux.
C´est ainsi qu´imagination et raison sont souvent opposées ou du moins que les idées de l´imagination sont souvent jugées contraires à celles de la raison.
Dans cette perspective, il n´est pas étonnant d´apparenter folie et imagination, la folie étant considérée comme un dérèglement du bon sens, l´expression d´un trouble de l´esprit et/ ou l´impossibilité chez l´individu atteint par celle-ci de juger conformément