Huis clos : « l’enfer, c’est les autres »
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« l’enfer, c’est les autres » la célèbre réplique de huis clos donne la mesure de la gravité et du pessimisme fondamental de cette œuvre. Créée en 1944, sous l’occupation , la pièce de Jean Paul Sartres comporte trois personnages Inès, Garcin et Estelle. Enfermés dans la même pièce pour l’éternité , ils prennent peu à peu conscience que pour l’éternité ils s’entredéchireront. Peut-on pour autant parler de tragédie? Une tragédie se termine mal, elle met en scène un personnage d’exception, confronté à une fatalité, conscient, déchiré, impuissant… Nous étudierons d’abord en quoi huis clos s’éloigne du genre tragique , puis nous tâcherons de montrer que cette pièce est une tragédie. La tragédie est caractérisée par la présence de la souffrance et les situations extrêmes ainsi que des puissances divines qui accablent l’homme. Le rôle du destin est déterminant, les héros tragiques sont condamnés par une idée de fatalité. Nous ne trouvons pas ces caractéristiques dans Huis Clos, en effet, il est marqué par l’absence du champ lexical de la souffrance. On observe un manque de référence aux dieux. ; ils sont responsables de leurs faits et gestes, ils ne sont pas frappés par la vengeance des dieux. . Le registre tragique suscite chez le lecteur des sentiments intenses : admiration, crainte et compassion. Dans Huis Clos, nous ne ressentons aucunes de ses trois sensations. En effet, les personnages étant anodins, ne suscite en aucun cas chez les lecteurs de l’admiration. De plus, les personnages punis de leurs fautes ne méritent en aucun cas de la compassion. Étant tous les trois déjà morts, ils ne suscitent ni crainte ni peur. Dans une tragédie, les héros sont de grands personnages légendaires ou historiques ; ou dans les tragédies antiques , les personnages principaux étaient issus de la mythologie. Dans Huis Clos, les personnages sont réels, ce ne sont ni des personnages légendaires, ni des personnages historiques. Ce ne sont pas des personnages hors du commun.