Illusion du bizarre
Régine Borderie
Dans L'Année balzacienne L'Année balzacienne 2005/1 (n° 6)2005/1 (n° 6), pages 175 à 198
Éditions Presses Universitaires de FrancePresses Universitaires de France
ISSN 0084-6473
ISBN 2130554334
DOI 10.3917/balz.006.0175
Distribution électronique Cairn.info pour Presses Universitaires de France.Distribution électronique Cairn.info pour Presses Universitaires de France.
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Le roman- cier s’intéresse donc à la souffrance que Lucien conçoit de sa propre étrangeté, à son ardent désir de s’intégrer, d’imiter ce qu’il désire, l’accent mis sur le retentissement psychologique des expériences étant appelé par le genre du roman de forma- tion, qui ne saurait se contenter d’une satire. De plus, c’est un roman sur l’illusion. Sa naïveté n’inspire donc à Lucien aucun regard distancié, elle l’amène, au contraire, à toutes sortes d’identifications. Loin de dépouiller les choses de leur prestige, il est celui qui subit tous les prestiges. Au narrateur de les mettre en pièces. Mais de son point de vue, il ne le fait pas …afficher plus de contenu…
La description dépend, pour commencer, d’un point de vue surplombant, synthétique, d’un regard qui reconstruit un ensemble qu’en situation on ne pourrait voir de la sorte.
Le narrateur rend compte de la physionomie générale du lieu :
« En place de la froide, haute et large galerie d’Orléans, espèce de serre sans fleurs, se trouvaient des baraques, ou, pour être plus exact, des huttes en planches, assez mal couvertes, petites, mal éclai-
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15. Je remercie G. Poncin-Bar pour ses commentaires sur ce passage.
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