Incipit de l'etranger
L’incipit de l'Etranger
Problématique : dans quelle mesure a-t-on affaire à un incipit original ?
I. Un incipit original
Rappel de la fct de l’incipit : présenter les lieux, l’époque, les personnages, l’action et le mode de narration. A. Le cadre spatio-temporel 1. Les lieux : brièvement mentionnés > « Alger », à « deux heures de route de l’asile de Marengo » ; référence à la chaleur. * Pas de description précise. 2. Le temps : pas de date, mais indice « autobus » => début XXe siècle * repères temporels brouillés : ignorance du personnage (1er §), il a p-ê manqué l’enterrement de sa mère ; on ne sait pas de quoi elle est morte et on sait peu de choses sur ce qui s’est passé avant * mort de la mère en semaine : « deux jours de congé « demandés au patron * Confusion temporel, silences du récit
B. Les personnages
Aucune description physique et morale des personnages, juste des prénoms (Emmanuel, Céleste), des fct (maman, le directeur de l’asile, le patron). On connaît juste le nom du personnage principal, par déduction (« Mme Meursault »), de même que l’on déduit le métier de Céleste (restaurateur) et la fct d’Emmanuel (ami de Meursault). * C’est au lecteur de combler les silences du texte
C. L’action
Le roman débute après un événement important : la mort de la mère du PP. Le lecteur assiste alors aux démarches de Meursault en vue de l’enterrement : les démarches professionnelles et vestimentaires, le repas à Alger, le trajet en bus, l’arrivée à l’asile et la conversation avec le directeur. Mais le récit de ces démarches n’est pas vraiment chronologique, l’ordre des événements est bouleversé : télégramme, projet de trajet, annonce au patron, départ en autobus, repas, trajet en bus et arrivée. * Importance accordée au narrateur et à la focalisation, dont on suit les pensées qui s’enchaînent de manière décousue.
D. Le choix de la focalisation