Incipit de l'étranger
L'ÉTRANGER :
INCIPIT DE L'ŒUVRE
ALBERT CAMUS
« Prendre des tickets et faire deux heures de route ». Phrase célèbre de l'incipit : « maman est morte ». Étrange choix que de commencer un récit avec une telle formulation pour parler de cet événement. Un début qui donne immédiatement le ton de l'œuvre.
Une technique narrative particulière entre le récit et le discours.
En quoi cette plongée dans l'intériorité du narrateur est-elle également une plongée dans une nouvelle conception du romanesque ?
On cherchera à comprendre les raisons du malaise qui saisit le lecteur à la première lecture, mais surtout à en déduire les implications dans la construction du personnage ambigu qu'est Meursault.
I) Une entrée en matière abrupte
II) Cadre Spatio-temporel
Traitement du temps : Pas de moments antérieurs à l'histoire, le passé est dans le flou. On n'a pas vraiment d'avant. Par exemple, on annonce l'enterrement de sa mère mais on ne sait pas de quoi elle est morte. L'avenir va jusqu'à demain voire après-demain, il est extrêmement limité. On a le sentiment d'une quasi-simultanéité de la narration et de son contenu. Meursault raconte les faits les uns après les autres comme dans un journal, le récit est chronologique.
Traitement des lieux : C'est nous lecteurs qui supposons qu'on est à Alger (l. 8). Le paysage est complètement gommé, on a l'impression qu'on se déplace sur une ligne géométrique. C'est purement narratif.
Traitement des personnages : On n'a aucune description, aucun portrait de son patron. Le restaurateur et Emmanuel ne sont pas décris non plus. Camus a écrit sobrement, sans aucun portrait psychologique.
III) L’apparition d’un personnage étrange
Meursault marque un extrême détachement à l'égard de la mort de sa mère. L'expression du télégramme est l'expression de ce détachement. Lorque l'on est avant l'enterrement de sa mère, c'est comme si elle n'était pas morte pour lui, Meursault semble ne pas en prendre