Individus et institutions
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Sujet 1 : Jusqu'où peut-on ancrer la sociologie dans des approches institutionnalistes ?
La sociologie, selon Durkheim dans les règles de la méthode sociologique, consistait en une science dont l'objet d'étude sont les institutions. Or, il s'est avéré que ce modèle d'étude des institutions s'est largement assoupli dans le sens où les institutions, loin d'être seulement des contraintes exercées sur l'individu, sont aussi le fruit et la racine des pensées humaines. Ces approches institutionnelles dites constructivistes présentent un intérêt heuristique pour l'analyse sociologique. Néanmoins, elles présentent aussi des failles non négligeables qu'un sociologue comme Boudon, tenant de l'individualisme méthodologique, permet de corriger.
Il est alors intéressant de savoir jusqu'à quel niveau d'approche les écoles institutionnalistes ont pu produire des analyses fécondes, propres à fournir un fondement solide à la sociologie. Par ailleurs, on peut se demander si cette approche institutionnaliste peut être révisée dans le but de lui donner sa véritable place dans l'analyse sociologique.
Nous verrons ainsi dans une première partie en quoi consiste l'approche institutionnaliste, en insistant sur l'école constructiviste et l'intérêt qu'elle présente. Puis, dans une seconde partie, nous étudierons les limites que laissent entrevoir ces approches et ce que l'on peut améliorer afin de constituer un ancrage solide pour la sociologie.
A l'époque durkheimienne, les institutions sont considérées comme des faits sociaux par excellence et, par suite, comme des choses à analyser en priorité pour le sociologue. De cette manière, cette sociologie envisage l'étude des institutions comme des contraintes qui pèsent sur l'individu. Ce dernier sera fortement sanctionné s'il ne les respecte pas. En étudiant le rôle coercitif des institutions, la sociologie durkheimienne serait alors une sociologie où l'individu serait avant