Cœur de la Critique de la raison pure, la Déduction transcendantale est « l’explication de la manière dont les concepts peuvent se rapporter a priori à des objets ». En d’autre termes, elle a pour but de légitimer les concepts a priori.
Dans notre extrait issue du paragraphe 24, l’auteur montre tout d’abord que la connaissance de soi, tout comme la connaissance des objets, est dépendante de l’espace et du temps.
Le problème que soulève Kant ici est celui du paradoxe des deux « Moi ».
Ainsi, nous aborderons le rôle de l’imagination pour ensuite expliquer ce paradoxe. Enfin, la réfutation de l’idéalisme clôturera notre commentaire.

Dans l’ Esthétique transcendantale, Kant, qui isole les éléments de la sensibilité, explique que notre esprit possède deux sens, le sens externe et le sens interne.
Le premier est celui dans lequel nous nous représentons des objets comme étant hors de nous et à l’extérieur les uns des autres. L’espace en est la forme a priori.
Le second, quant à lui, est la conscience de l'esprit et de ses propres représentations dans leur diversité temporelle. C'est le pouvoir d'être affecté par lui-même.
Il a, d’une part, la faculté d’être affecté par la sensibilité en recevant passivement le divers, et, d’autre part, il affecte à son tour la matière sensible afin de pouvoir la penser. En effet, « Sans la sensibilité nul objet ne nous serait donné, sans l’entendement nul ne serait pensé. Des concepts sans intuitions sont vides, des intuitions sans concepts sont aveugles ». De ce fait, Kant parlera non pas de matière, d’apparence, (comme c’est le cas chez Platon) mais de phénomènes, au sens étymologique du terme, c’est à dire de ce qui nous apparaît, de l’apparition, du contact de l’objet avec le sujet. L'entendement est donc à la fois passif, réceptif, et actif. Plus précisément, c'est l’imagination qui, par sa spontanéité, produit la synthèse du divers.
L’espace et le temps sont les formes a priori de la sensibilité, c'est à dire qu’ils