Kant
Le problème posé par ce texte est donc celui de la liberté politique ou juridique, mais aussi de l'autonomie de choix. Comment comprendre la liberté de chaque membre de la société, au sein d'une communauté politique, et comment la saisir, en son essence profonde, hors de toute autorité tyrannique ?
Qui ne se laisserait pas séduire par la promesse du bonheur ? Qui accepterait de tourner le dos à cette promesse si alléchante, (le bonheur étant le but même de l'existence humaine) ? Kant va montrer dans ce texte en quoi la promesse du bonheur est incompatible avec l'affirmation de la liberté, essence de l'homme moderne. Plus précisément, l'auteur fait ressortir a travers ces quelques lignes, un paradoxe : un Etat qui n'aurait comme souci que le bonheur de la population, comportement que l'on peut rapprocher à celui d'un père qui pense donner le Bonheur à ses enfants, serait pire des Etats, « le plus despotique » ; en effet, il ne laisserait pas aux individus la liberté de trouver Leur bonheur. Pour le philosophe Emmanuel Kant, un Etat se doit de garantir les libertés individuelles par lesquelles chacun pourra faire la quête de son bonheur sans que ces libertés ne puissent constituer une entrave au bonheur d'autrui ; l'Etat n'a même de légitimité qu'en ce sens !
La question du rapport entre bonheur et politique intéresse nombre de philosophes et est au centre de nombreuses théories politiques. Elle est fortement liée au rapport entre l’individu et la communauté, entre le domaine privé et le domaine public. Est-ce le rôle d’un état qui cohère toutes les individualités d’organiser le bonheur particulier ? La réponse de Kant est de prévenir contre une