La chanson des escargotsqui vont à l'enterrement
Ce poème est un poème de Jacques Prévert, en vers libre, extrait de Paroles, paru en 1945, mais attends le fin de la guerre pour publier son roman. C’est un poète engagé, populaire et du quotidien. Dans le recueil, il dénonce les abus du monde et de la société trop dure pour l’individu, basée sur l’exploitation de l’homme. Certains poèmes (dont celui-ci) vont sortir du lot. Prévert participe au mouvement surréaliste, basé sur la spontanéité, qui sort de la réflexion. C’est un « automatisme psychique pur », une dictée de la pensée en l’absence de tout contrôle. Ce poème parle de la vie quotidienne. Il traite le thème de la tristesse d’une façon alerte, ce qui fait toute son originalité.
I. EVOCATION DU THEME DE LA MORT
a/ présence le la mort
- perçue dès le titre avec « enterrement » repris au vers 1. Mise en évidence de la mort à la rime vers 1 et 9
-symboles traditionnels « noir », « blanc », l’habit de deuil « crêpe ». Coutume « prendre le deuil ». Métaphores « automne » et « soir »
-vision choquante « histoires de cercueils », une vision crue
- rythme lent, comme une démarche funèbre lente, comme les escargots qui sont des animaux lents, et l’absence de ponctuation
- sonorités occlusives ( bloquer l’air pour prononcer)
-
b/ mort atténuée
- tristesse désamorcée par l’humour: escargots qui vont à l’enterrement d’une feuille c’est ridicule
- « ressuscitées » montre le passage vers une nouvelle vie « hélas » est un adverbe à contre emploi: on ne se désole pas d’une résurrection
- dédramatisation de la mort
- presque de l’humour noir « verre de bière » renvoie au cimetière, « la peine de vous asseoir », le rejet vers 15 et 16 et l’enjambement signifient qu’on ne parle pas de la peine que l’on éprouve
- la mort est ramenée à un simple problème esthétique: vers 26 « ça enlaidit », « ça noircit le blanc de l’œil » vers 26. Si on prend le deuil on devient laid.