La chevelure:

Dans « la chevelure », le poète opte pour une focalisation interne. En effet, la présence de pronoms personnels de la première personne du singulier « je » et « j’ » (vers 5-11-21-29-34-35) domine considérablement par rapport au nombre de pronoms de la deuxième personne du singulier « tu » (vers 14-33-34). Cette omniprésence du pronom « je » traduit le dynamisme du poète dans l’aventure sensorielle du poème.
De plus, l’obsession pour le vin de Baudelaire, évoquée notablement dans nombre de ses poèmes, pourrait laisser penser que le « je » reprend Baudelaire. En effet, l’utilisation du futur simple traduisant la certitude dans « je plongerai ma tête amoureuse d’ivresse » (vers 21) et ainsi que le verbe s’enivrer dans « je m’enivre ardemment des senteurs confondues » (vers 29) marque une dépendance, typique du poète Maudit, qui se morfond dans l’alcool pour ne plus voir le fond du gouffre.
L’alcool permet au poète la libération de son esprit de toutes préoccupations existentielles vouées a la souffrance, tel l’amour. En effet, l’emploi inhabituel d’une
« tête amoureuse d’ivresse » tisse un lieu entre l’alcoolisme du poète et sa cause, l’amour. La métaphore de l’amour en « ce noir océan » (vers22) desserre le même but. En effet, la présence de l’adjectif a connotation négative « noir » assombrie la perception qu’a le poète de l’amour. Ainsi, malgré une description élogieuse de la chevelure, le poète laisse paraitre un bilan amer et cruel d'une relation qui n'a su le satisfaire.
Dans le sixième quintil, le pronom personnel de la seconde personne du pluriel “vous” reprend “cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues” mis en apposition au vers précèdent. En effet, l’emploi de ce “vous” pour designer la chevelure, symbole de la sensualité et donc de la féminité par excellence, marque le respect et l’admiration que le poète porte pour l’élue de son coeur. La métaphore de la chevelure en femme dans “sur les bords duvets de vos mèches tordus” suscite