la colonisation
GODFREY N. UZOIGWE. du Nigeria, est professeur d’histoire à l’Université du Michigan, AnnArbor, États-Unis. Spécialiste de l’histoire de l’Afrique de l’Est et,en particulier, de l’ancien royaume du Bunyoro en Ouganda. Il est l’auteur de diverses études et publications sur l’histoire africaine
Malgré l’influence considérable qu’exerçaient, à la fin du troisième quart du XIXe siècle, les puissances européennes française, anglaise, portugaise et allemande et les intérêts commerciaux qu’elles y détenaient dans diffé¬rentes régions de l’Afrique, leur mainmise politique y demeurait extrêmement limitée.
L’Allemagne et surtout, la Grande-Bretagne exerçaient à leur gré leur influence fructueuse, et aucun homme d’Etat avisé n’aurait spontanément choisi d’engager des dépenses et de s’exposer aux risques imprévus d’une annexion dans les règles alors qu’ils retiraient des avantages identiques d’un contrôle occulte.
Mais ce comportement commença à évoluer à la suite de trois événements importants qui se produisirent durant la période 1876-1880
Le premier fut la convocation, par Léopold, le roi des Belges, de la Conférence de géographie de Bruxelles, en 1876, qui déboucha sur la création de l’Association internationale africaine et le recrutement de H.M. Stanley en 1879 pour explorer les Congo sous le couvert de l’association. Ces mesures amenèrent la création de l’État libre du Congo, dont la reconnaissance par toutes les nations européennes fut obtenue par Léopold avant même la fin des délibérations de la Conférence de Berlin sur l’ Afrique occidentale.
Les activités du Portugal à partir de 1876 constituèrent le deuxième événement. Vexé de n’avoir été invité à la Conférence de Bruxelles qu’à la dernière minute, ce pays lança cette année-là une série d’expéditions qui conduisirent, en 1880, à l’annexion par la couronne portugaise des domaines des planteurs afro-portugais du Mozambique, jusque-là quasi-indépendants.
Le troisième et dernier