La guerre : mal nécessaire ou mal détestable ?

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La guerre, cela sonne comme le nom et le résumé de toutes les misères humaines, celles que s’infligent les nations dans ces combats pour la vie et la domination, mais aussi comme la désignation de ces conflits d’intérêts qui font l’économie, la politique et peut-être le fond des relations sociales. Que cela soit un mal paraît une évidence, surtout du point de vue des victimes. Cependant, combattre pour la vie est, selon Darwin, la loi pour tous les animaux et les rapports de forces constituent le modèle pour penser les relations entre les esprits aussi bien que celles unissant les éléments chimiques. Si cette vue héraclitéenne se tient – tout est conflictuel, c’est-à-dire tout est d’origine conflictuelle – la guerre est certes nécessaire mais on ne comprend pas en quoi elle serait davantage un mal qu’une autre loi de la nature.

Sauf qu’elle pourrait aussi être nécessaire comme conséquence d’une configuration de faits contingente, et si les maladies ont bien des causes naturelles, on ne cherche pas moins à s’en prémunir. De quoi, dès lors, la guerre serait-elle le symptôme?
Il faudra donc s’opposer au « romantisme » de la guerre – théâtre poignant, épreuve où se distinguent les plus braves – pour reconnaître avec honnêteté ses conséquences détestables. Mais l’ordre causal inverse est autant pensable : la guerre découlerait, à titre de moyen, d’une fin supérieure à tout ce qui lui aura été sacrifié ; la liberté plutôt que la paix des esclaves, voilà une leçon qui traverse l’histoire de la pensée politique. Le mal n’existerait que pour ceux qui le subissent immédiatement, la nécessité serait patente pour les autres qui pourraient considérer les faits une fois écrits.

Mais la répartition des rôles apparaîtra ici aussi injuste qu’elle est aléatoire. Si le travail du négatif constitue la médiation nécessaire, si la négativité est inhérente à la réalité, alors on peut exiger de la vie de l’esprit qu’elle surmonte ce qu’il y a de détestable dans son expression pour

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