La main invisible
« Si la main invisible semble souvent invisible, c’est qu’elle n’est souvent pas là . » Que faut-il penser de cette affirmation de Joseph Stiglitz ?
Introduction
C’est en 1776 que l’économiste classique Adam Smith (1723-1790), dans son célèbre ouvrage « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations », évoque l’existence d’une « main invisible ». Il précise ainsi : « nous n’attendons pas notre dîner de la bienveillance de notre boucher ou de celle du marchand de vin et du boulanger, mais bien de la considération qu’ils ont de leur propre intérêt. Nous nous adressons non pas à leur humanité mais à leur égoïsme, nous ne leur parlons pas de nos besoins mais de leurs intérêts. ». Ainsi, c’est la recherche de son intérêt personnel, qui, sans le savoir et sans le pouvoir, mène naturellement à l’intérêt général et donc à une société de bien-être et de prospérité. La main invisible implique donc une certaine analyse de l’économie de marché ainsi que la question de l’intervention de l’Etat dans l’économie. Elle est largement approuvée par l’école classique, dont la période s’étend de 1776, date de publication du traité de Smith sur « La richesses des Nations », à 1848 avec la publication des « Principes » de John Stuart Mill.
L’économiste américain Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001 et auteur de « Quand le capitalisme perd la tête » paru en 2003, va pour sa part remettre en cause cette « main invisible », en démontrant qu’elle ne peut amener à une économie de marché saine. Ainsi, nous pouvons nous demander s’il existe réellement une force qui organiserait l’économie et qui permettrait aux marchés de s’autoréguler sans que personne ne doivent intervenir.
Pour y répondre, nous verrons d’abord que les économistes libéraux, notamment classiques, prônent la liberté des marchés, puis nous étudierons les limites de l’hypothèse de l’autorégulation du marché.
La main invisible, régulatrice de l’économie
Nous