La mondialisation et les frontières
Définie comme la limite de souveraineté d’un Etat, la frontière semble être antinomique avec la mondialisation. Il est d’ailleurs courant d’entendre dire que la mondialisation efface les frontières, qu’elle les contourne ou les ignore. La frontière est en effet une ligne de démarcation à l’intérieur de laquelle un Etat, incarné par un pouvoir, des institutions et une administration, exerce des droits régaliens. La mondialisation, aussi appelée globalisation, se caractérise par la diffusion à toute la planète de mêmes modèles économiques, culturels, politiques. Olivier Dollfus la définit comme une mise en relation croissante des différents espaces du monde et par une multiplication des flux de toute nature. Ce processus s’intensifie depuis les années 1980. On assiste avec la mondialisation à l’émergence d’un système monde global piloté par quelques acteurs transnationaux comme des firmes et ses institutions telles que le Fonds monétaire international. Ce système monde est régi par les principes du libre-échange et de l’économie de marché, le modèle de la consommation de masse et le système politique de la démocratie parlementaire.
Toutefois, de nombreux espaces demeurent en dehors de la mondialisation ou lui sont rétifs, mais il est incontestable que le processus aboutit à la remise en cause de certains héritages et à des recompositions territoriales rapides. Les frontières sont particulièrement affectées par ces recompositions, qu’elles soient terrestres, aériennes ou maritimes. Elles voient leurs attributs changer et tendent parfois à s’effacer à l’intérieur d’organisations régionales de libre-échange ou d’interfaces frontalières maritimes. Les interactions entre les frontières et la mondialisation s’opèrent de manière sélective, mais il semble que le découpage des Etats, hérité de logiques historiques et politiques antérieures ne soit pas en adéquation avec la mondialisation qui fonctionne en réseau et met en concurrence des