La noce
La noce
Texte de Bertolt Brecht
Mise en scène de Gregory Hlady
Au théâtre Prospéro jusqu’au 19 mars
Traduction de Magali Rigaill
Écrite en 1919 par Bertolt Brecht, auteur allemand connu notamment pour ses tendances anarchistes, cette pièce provoca- trice ridiculise ouvertement la classe bourgeoise de l’époque. On invite les spectateurs à assister à un souper soulignant l’union d’un jeune couple bourgeois durant lequel les invités, amis et membres de la famille, abusent des bonnes choses de la vie : vin, bouffe, sexe et fumée. Tout au long de cette soirée, mouvementée disons-le, les convives laisseront leurs inhibitions de côté pour montrer leur vraie nature qui, si les humains ne la retenait pas, mènerait les hommes dans la déchéance et la destruction. Étrange coïncidence ou intentionnalité de l’auteur, tout, des mobiliers à la vaisselle, est détruit; des personnages aux vœux de mariage, tout y passe! Prédominance des pulsions, incertitude des désirs des personnages, excès, sexualité, violence et tensions sont les épithètes pour décrire l’adaptation que nous propose Hlady.
C’est sur une scène de deux étages, munie d’un écran sur lequel sont projetées des images et au milieu de laquelle une table accueillante domine, que les acteurs entrent en chantant et se mettent à table. C’est la cacophonie! On se croirait assister à un authentique souper festif dont les personnes invitées font drôlement penser au stéréotype de l’Allemand : ils (elles) parlent fort, font du bruit et sont grossiers (ères). Dès le début, on réussit à capter l’attention du spectateur, attention qui est gardée tout au long de la pièce. Il y a du mouvement constamment, on utilise bien l’espace physique et il arrive à plusieurs reprises que les personnages s’adressent vers la foule. Plus le souper avance, plus les invités agissent de manière choquante. Par exemple, on crache, on défèque, on s’adonne à des ébats sexuels sans retenue, incestueux et adultères, ce