Balzac propose un portrait précis et progressif en utilisant principalement un point de vue omniscient et une focalisation externe, pour mettre en évidence l’étrangeté du personnage. Tout d'abord, le petit vieillard est décrit de façon globale, à travers son apparence physique générale : il est caractérisé par sa maigreur et par le vêtement qu'il porte, une sorte de grande robe noire qui 1'« ensevelissait comme un vaste linceul» (1. 4). Puis la description semble suivre le mouvement naturel du regard d'un spectateur anonyme, (Raphaël ou le lecteur), qui découvre le personnage : en effet, après l'ensemble du corps, le narrateur attire notre attention sur le sommet de la tête, surmontée d'une « calotte en velours également noir » (1. 2), et dont le front est « rigidement encadré» par de « longues mèches» de « cheveux blancs» (l .3) Cette vaste robe ne laisse visibles que deux parties du corps : le visage, et « un bras décharné » qui, sortant de la robe, « ressemblait à un bâton sur lequel on aurait posé une étoffe» (1.6). L'effet produit par ce bras est d'autant plus saisissant que le vieillard le tient en l'air, pour mieux faire porter la lumière sur le jeune homme présent dans sa boutique : cette posture figée, théâtrale, accuse le contraste entre la pénombre et la couleur sombre des vêtements d'une part, et la pâleur du visage du vieillard d'autre part. Ce bras donne enfin une présence charnelle au vieillard; sans lui, son visage « aurait paru suspendu dans les airs » (1. 7). Cette évocation rapide et « naturelle » du vieillard en quatre plans successifs (silhouette - tête - corps - bras) ne constitue cependant que la première partie du portrait, puisque ce dernier est surtout destiné à mettre en relief le visage du vieil antiquaire. La description détaillée du visage occupe, en effet, toute la seconde partie du texte ; après nous avoir donné un premier aperçu du personnage, le narrateur revient au visage pour attirer notre attention sur l'expression