Le Bonheur

3.1 Bonheur et Plaisir

La réflexion sur l'usage de notre liberté nous amène à nous poser la question des fins. C'est l'objet de l'éthique qui se demande en quoi consiste le bien de la vie bonne et si l'on peut définir un souverain bien (Summum Bonum). Le souverain bien, c'est le but ultime, la fin dernière par rapport à laquelle toutes nos actions ne sont que des moyens. Pour tous les philosophes grecs, le souverain bien est le bonheur, il est une fin en soie non pas un moyen en vu d'autres choses. On le recherche pour lui et il semble bien être le but universelle permanent de tous les hommes. On peut définir provisoirement le bonheur comme un etat de satisfaction complète et durable. En quoi consiste cette satisfaction ? Pour Epicure, on ne peut la définir autrement que par le plaisir,cette conception s'appelle l'hédonisme ( hédoné = plaisir, bonheur=plaisir= souverain bien). Le plaisir qui dépend des sensations est le critère même du bonheur, le signe qu'on est en accord avec la nature. Epicure souligne d'ailleurs que tout les êtres vivants recherchent spontanément le plaisir dès la naissance ( argument des berçeaux). Il faut réfléchir à la nature du plaisir pour en faire un usage intelligent. Le plaisir est généralement lié à la satisfaction d'un désir. Le désir est une forme de souffrance car il est lié à un manque. Le plaisir accompagne le mouvement par lequel nous comblant ce manque en satisfaisant un désir. Ce plaisir peut s'appeler le plaisir en mouvement (plaisir cinétique). On pense souvent que lorsque le désir est comblé, le plaisir disparait aussitôt comme si tout plaisir était en mouvement. Or, pour Epicure, il n'en est rien. L'etat auquel nous parvenant quand notre plaisir est comblé est lui-même un état de plaisir et non pas un état neutre. Pour Epicure, le plaisir atteint même son maximum, sa limite dès lors que le manque lié au désir est complètement comblé. Cet etat de pleinitude défini pour Epicure la limite de la