La place du président
« Le meilleur gouvernant est celui qui gouverne le moins ». Cette citation du troisième Président des Etats-Unis d’Amérique, Thomas Jefferson, pose la question centrale concernant l’étendue des pouvoirs du président.
Conformément au principe du régime présidentiel, le Président des Etats-Unis est à la fois chef de l’Etat et chef du gouvernement. Le Président américain est à lui tout seul le pouvoir exécutif. Il dispose donc des pouvoirs d'un Chef d'Etat : il représente le pays, il est le chef des armées et le chef de la diplomatie. Mais il dispose également de ceux du Gouvernement : il est le chef de l'administration, il dispose du pouvoir réglementaire, enfin il oriente l'activité législative. C'est donc le caractère monocéphale de l'exécutif, traduction organique du régime présidentiel, qui rend le Président américain aussi puissant.
L’un des exemples les plus frappants de l’extension coutumière des pouvoirs de l’Exécutif au cours des cinquante dernières années est donné par le régime présidentiel américain. Dès qu’un problème se pose, spontanément la nation américaine se tourne vers le Président, qui se voit ainsi contraint d’agir. Source des pouvoirs du président, la Constitution des États-Unis est un document concis, qui n'entre pas dans le détail. Sous réserve toujours des mécanismes de contrôle et d'équilibre des pouvoirs mis en œuvre par les pouvoirs législatif et judiciaire, elle donne au président suffisamment de latitude pour déterminer l'ampleur de ses compétences en fonction de sa conception du gouvernement et des besoins du moment. Du fait de l’accroissement des interventions fédérales d’une part, et de la puissance des Etats-Unis d’autre part, les pouvoirs détenus par le Président américain sont aujourd’hui considérables.
Seulement la prépondérance du Président reste soumise à des limitations qui constituent la sauvegarde de la démocratie américaine, ce qui amène à se poser la question