La poésie nous éloigne t-elle du réel ou nous fait-elle mieux percevoir la réalité ?
1 Au XVIe siècle
• La forme de l’essai telle que la définit Montaigne correspond bien à son scepticisme, à sa conception d’un savoir en construction qui va chercher ses racines dans la culture de l’Antiquité mais qui s’ouvre aussi aux autres mondes que le siècle découvre. L’homme n’est pas un être figé, pourquoi alors devrait-on en figer l’écriture ?
• L’humanisme se définit aussi par le partage des valeurs et des connaissances entre les hommes. C’est un mouvement européen . C’est alors par les lettres que les humanistes réfléchissent ensemble à ce nouvel homme qu’ils cherchent à construire. La correspondance d’Érasme en est un exemple.
• L’utopie (Rabelais, Thomas More) permet, par le récit, de tester, en quelque sorte, les conceptions de l’éducation, du rapport à la religion, au pouvoir, toutes thématiques qui sont au centre des débats des humanistes.
• La poésie peut être aussi utilisée à des fins argumentatives. Songe de du Bellay met en scène la décadence de Rome et de ses valeurs, la fragilité du monde et du pouvoir par rapport au seul recours absolu, Dieu. Ronsard, dans le Discours des misères de ce temps, prend position dans le conflit des guerres de religion en s’adressant au roi et à la reine.
2 Au XVIIe siècle
• Le XVIIe siècle est pris entre deux tensions, la conscience toute baroque de l’instabilité et de la fragilité de l’homme, et la revendication de sa maîtrise du monde. C’est donc la place de l’homme dans le monde qui est au centre des débats.
• L’argumentation directe peut prendre la forme du discours, défini ainsi par Descartes (1637) : « Je ne mets pas Traité de la méthode mais Discours de la méthode, pour montrer que je n’ai pas dessein de l’enseigner, mais seulement d’en parler. »
• Elle peut prendre une forme plus discontinue, ce sont les Pensées de Pascal. Les sermons de Bossuet, Sermon sur la mort, Sermon sur l’ambition, rappellent à l’homme sa