La répression en france 1940
2401 mots
10 pages
Ce colloque a eu pour ambition première de renouveler les approches d’un thème encore largement méconnu, mais à haute teneur émotionnelle en matière de mémoire collective. De fait, arrestations policières, répression judiciaire, exécutions d’otages, déportations et opérations militaires contre les maquis avaient jusqu’alors rarement fait l’objet d’une synthèse aboutie. Les multiples facettes de la répression ont ainsi été inscrites dans une perspective d’ensemble en prenant appui sur les travaux les plus récents, notamment ceux concernant les déportés de répression. Par ailleurs, si le sujet est encore sensible de nos jours, la vocation du CRHQ a permis une approche quantitative de la question, propice à un travail de fond en dépassionnant le débat. Au total, le colloque, dont l’introduction générale a été assurée par Jean-Pierre Azéma, s’est articulé autour de cinq demi-journées d’étude : " Guerres et répressions ", " Systèmes et acteurs de la répression ", " Déportés et fusillés ", " 1944 : L’escalade répressive " et " Images, Mémoires, Archives ".
Replacer la répression menée en France dans une optique géographique et temporelle élargie a été l’objectif de la première demi-journée. Il s’est clairement agi de comparer dans le temps et l’espace différentes formes de répression. Eu égard à la multitude des possibilités offertes dans ce domaine, le choix s’est volontairement borné à quelques thèmes significatifs, à commencer par une comparaison des actions répressives menées lors des deux guerres mondiales par les armées allemandes. A travers une étude des atrocités de guerre liées à la " psychose du franc-tireur " en Belgique et en Pologne, Jochen Böhler (Institut Historique Allemand de Varsovie) a parfaitement dégagé les lignes de continuité et de rupture dans la culture de guerre de l’Armée impériale en 1914 et celle de la Wehrmacht en 1939. De fait, si les comportements de la troupe n’ont guère été différents à un quart de siècle d’intervalle, le