La révision de la Constitution sous la Ve République
Pour autant, la Constitution a vocation à évoluer. Il faut en effet prévoir les moyens de la réviser pour en corriger les défauts que la pratique révélerait ou encore pour pouvoir l'adapter aux évolutions politiques et sociales. Il serait malheureux de vouloir figer la Constitution, au risque de ne laisser que le coup d'Etat ou la révolution comme moyens d'aboutir à un changement constitutionnel. L'article 28 de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1793 disposait : "Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa Constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures". La possibilité d'adapter la constitution permet ainsi d'assurer sa longévité.
Cette fonction appartient au pouvoir de révision constitutionnelle, parfois qualifié de pouvoir constituant dérivé, que la théorie constitutionnelle invite à distinguer du pouvoir constituant originaire, dont est titulaire le peuple en démocratie. Le second n'intervient en principe que pour élaborer la constitution de manière initiale, c’est à dire en dehors de règles constitutionnelles qui le limiteraient puisque, par hypothèse, il n'existe de constitution. Le premier est celui qui a été institué par la Constitution pour réaliser des révisions. Ce pouvoir doit intervenir conformément à la procédure de révision et dans le respect des limites fixées par la constitution.
La procédure de révision constitutionnelle peut être ou non distincte de la procédure d'adoption des lois ordinaires. Lorsqu'elle ne l'est pas, la constitution est dite souple et peut être modifiée de la même manière que le serait la loi. Dans la très grande majorité des Etats, dont la France, la constitution