Lamia zaki le clientélisme vecteur de politisation en régime autoritaire ?
Lamia Zaki.
Lamia Zaki est docteur en sciences politiques à l’IEP de Paris. Ses travaux concernent notamment l’évolution de l’action urbaine au Maghreb. Elle a été chargée de recherche à l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain à Tunis entre février 2007 et août 2010. Ici Lamia Zaki nous propose une analyse de la transition libérale qui a eu lieu dans les pays du Maghreb dans les années 1990. Plus particulièrement, elle insiste sur le fait que pour beaucoup d’analystes politiques, la démocratie était le but ultime à atteindre, la « fin en soi de tout régime politique ». A tords, nous dit l’auteur. En effet, en prenant le cas du Maroc, elle met en évidence le fait que la libéralisation progressive, les réformes institutionnelles et le discours démocratique qui ont vu le jour au Maroc au début des années 1990, n’étaient qu’un projet sur papier. Dans les faits, cette illusion démocratique cache un « système de contrainte » qui revêt certes des formes modifiées, mais qui reste bien présent.
La majeure partie de son approche est ciblée sur la sphère politique locale du Maroc. Pour cela elle prend l’exemple d’une des classes les plus basses dans l’échelle sociale marocaine, les habitants des bidonvilles. Son développement tend à prouver que dans ce cas particulier, la politique locale est fortement différenciée du pouvoir central. Un constat paradoxal, lorsqu’on sait que le régime marocain repose sur la stabilité de son pouvoir et l’empêchement de toute remise en cause interne de son système politique. Dans cette optique, Lamia Zaki essaye de montrer que le clientélisme politique dont usent les hommes politiques locaux, les « patrons de la libéralisation politique », constitue un facteur de politisation de cette population bidonvilloise marginalisée par l’Etat.
Pour commencer, elle insiste sur le fait que les bidonvilles, aux vues de leur densité et de leur dépendance vis-à-vis de