Le brésil au départ de lula
Le 1er janvier 2003, Luis Inácio da Silva arrive à la tête de l’Etat brésilien. Ancien métallo et syndicaliste, issu de milieu défavorisé, il a su, par ses talents d’orateur, investir le champ politique et atteindre son objectif, son élection à la présidence du Brésil. De par son parcours personnel, il est une figure d’identification pour la majorité des brésiliens, qui fondent en lui de nombreux espoirs. « Président des pauvres » est le titre qui lui est dû. La perspective de voir la victoire du Parti des Travailleurs, le plus grand parti de gauche en Amérique Latine, inverser le cours de l’histoire brésilienne par une impulsion populaire et résolument démocratique, est attendue par tous ses partisans. Cependant, après l’échec de Lula aux trois précédentes élections présidentielles, il comprend qu’il ne pourra être élu sans modérer ses positions. En effet, quoiqu’il soit soutenu par le milieu ouvrier et le fonctionnariat, les milieux d’affaires voient d’un mauvais œil son accession au pouvoir, du fait de son expérience syndical, et sa remise en cause radicale par le passé de l’économie de marché. Il conçoit également qu’une fois saisi du pouvoir, il devra composer avec une structure politique qui, dans sa formation et son fonctionnement, ne lui sera pas toujours favorable. Ainsi, afin de conserver sa légitimité politique, il doit adapter ses objectifs à ceux poursuivis par les élites économiques et politiques du pays, qui ont à chaque instant les moyens de le faire plier. Dans un contexte économique défavorable, Lula est dans l’obligation de poursuivre, en matière économique et financière, la politique d’austérité engagée par son prédécesseur, Fernando Henrique Cardoso. C’est pourquoi, Lula œuvre principalement à concilier ces exigences économiques avec les réformes structurelles qu’il a promises, particulièrement dans le domaine social. Mais, face aux errements et aux renoncements de Lula au regard du projet populaire dont le Parti