Le droit et la morale
Le droit et la morale ont un but commun : celui de déterminer une ligne de conduite aux individus.
La poursuite de ce même but contribue à établir une relation nette entre ces deux notions. En effet, il est difficile de distinguer ce qui sépare le droit, « ensemble des règles qui régissent la conduite de l'homme en société» à la morale définie par « l’ensemble des règles, relatives au bien et au mal, qui doivent diriger l’activité libre de l’Homme ».
En France, cet attachement s’est accentué lors du XIXème siècle où la morale religieuse était encore très imprégnée dans notre droit et où les bonnes mœurs se devaient d’être respectées. Le cas « des Fleurs du Mal » de Baudelaire, condamnées pour outrage à la morale publique, en est le parfait exemple. De nos jours, avec un épanouissement des droits de l’Homme, les mœurs ont changé et par conséquence le droit s’est adoucit (ex : le mariage pour tous ou la dépénalisation de l’IVG). Cette morale actuelle, plus permissive, entraîne le droit à être plus « indulgent » et à faire émerger une notion nouvelle qu’est l’équité et une volonté de « non-discrimination », au risque de faire apparaître certains abus.
Etudier cette relation entre le droit et morale reste donc primordiale car elle permet de mettre en exergue l’émergence du caractère obligatoire de la règle de droit dans notre société.
Ainsi, peut-on dissocier le droit de la morale ?
Cette problématique nous amène à s'interroger dans une première partie sur les divergences entre le droit et la morale (I) et dans une seconde partie sur l’interdépendance du droit et de la morale (II).
I) Les divergences entre le droit et la morale
Certains auteurs pensent que le droit et la morale se distinguent puisque l’on peut constater qu’ils renferment des caractéristiques bien différentes (A). De manière plus actuelle, dans notre société, la règle morale est jugée trop contraignante et occasionne de ce fait une limitation de