Le pont mirabeau
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Introduction :
Ce poème appartient à un groupe qu’Apollinaire a nommé « les poèmes de fin d’amour » écrit entre septembre et décembre 1911 après sa rupture avec Marie Laurencin. Ce poème qui est le 2ème d’Alcools se présente comme un poème élégiaque (élégie : genre poétique exprimant une plainte ou un regret) avec une alternance de quatrains et de distiques.
I Une chanson poétique
a) Alternance de quatrains et de distiques
La chanson comporte quelques éléments invariables et récurrents comme le refrain qui insiste sur la permanence du moi, l’être sensible « je demeure » et qui s’oppose par antithèse à la fuite du temps « faut-il qu’il m’en souvienne » (v.3).
Le présent marque le côté inéluctable de la fuite de temps « je demeure » montre qu’il reste fidèle.
b) Structure rythmique du poème
L’alternance entre les vers pair et impair donne un certain rythme au poème (le premier vers du quatrain devient le dernier) de même que l’absence de ponctuation.
Il utilise l’imparfait « venait » (v.4) qui exprime le regret.
L’hypotypose (figure de style qui exprime la représentation d’une scène réaliste) évoque au présent un amour fini, la 3ème strophe exprimant le désespoir de l’auteur avec un présent de vérité générale : l’amour s’enfuit comme le temps et l’eau de la Seine.
II La fuite de temps et des amours
a) La fuite
Apollinaire fait une répétition du verbe « aller ».
(La fuite est mise en valeur par le parallélisme.) ??????
Le poème développe une concomitance entre l’effacement du temps et de l’amour : ce qui rend sensible la fuite du temps, c’est la fin des amours.
b) L’impossible permanence voulue par le poète :
L’irrésistible fuite des choses entre en conflit avec la volonté de permanence du poète : par exemple « le pont de nos bras » essaye de maintenir le lien amoureux grâce à une allitération labiale.
Apollinaire a choisi de mettre une majuscule à Espérance en en faisant une