Le problème de la souveraineté du peuple chez les philosophes des lumières…
« SAPERE AUDE ! »
« AIE LE COURAGE DE TE SERVIR DE TON PROPRE ENTENDEMENT ! »
Telle est, selon Kant, la devise des Lumières.
Kant disait en outre que l’esprit des Lumières devaient se manifester comme une rupture d’avec l’état de tutelle dans lesquels les hommes s’étaient eux-mêmes enfermés en refusant de se servir de leur propre entendement – en préférant sans doute êtres sous la direction intellectuelle d’un autre. Mais l’esprit des Lumières, c’est également se libérer de la tutelle des habitudes et mœurs de l’ancien temps ! Ainsi Fichte revendiquera bec et ongles la liberté de penser ; Locke et sa fameuse Lettre sur la Tolérance entendra fonder en raison la tolérance religieuse et la liberté de culte ; Montesquieu sera le théoricien de la séparation des trois pouvoirs, pour éviter que les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire se trouvent concentrés entre les mains d’un seul homme ; Beccaria nous offrira un brillant réquisitoire contre la peine de mort… En suivant la pensée subversive des philosophes des Lumières, le lecteur moderne est en droit, notamment par le biais de la métaphore de Kant sur l’état de tutelle, de s’attendre à ce que soit aussi revendiquée la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes. Pourtant, il n’en est rien dans les faits, exception faite de Rousseau et son Contrat Social. En effet, la plupart des philosophes du siècle des Lumières se désintéresseront de la souveraineté du peuple pour lui préférer le despotisme éclairé… Comment comprendre cette apparente contradiction entre l’esprit originel des Lumières et les partis pris des philosophes sur la question de la