« Le roi empereur en son royaume »
- au XIIIème siècle, la notion de souveraineté nationale commence à entrer dans les esprits. Depuis la bataille de Bouvines ou le roi de France Philipe-Auguste vainqueur de la coalition de Jean sans Terre et du Saint Empire Romain Germanique en 1214 rentre triomphalement dans Paris ou le peuple l’acclame, les habitants du royaume de France commence à avoir le sentiment inédit d’appartenir à un pays d’être un même peuple, et non plus seulement d’habiter sous l’emprise de quelques seigneurs. Bien sur, cette notion reste primaire, mais l’adage soumis à notre dissertation montre déjà les prémices de la souveraineté nationale.
- il convient tout d’abord de définir ce qu’est un roi et son royaume, et quelle différence y a-t-il avec un empereur. Le roi est une personne dirigeant un royaume. Dans le cas de la France, cette personne est un suzerain, c'est-à-dire qu’elle est le seigneur des seigneurs composant le royaume. Ceux-ci lui doivent allégeance : c’est l’autorité suprême d’un royaume. L’empereur est quand à lui le chef d’un empire, c'est-à-dire d’un territoire qui est généralement très vaste et qui comprend plusieurs royaumes. Un empereur dispose de plusieurs rois comme vassaux.
- « le roi de France est empereur en son royaume » est un adage qui a permit de positionner le roi de France dans l’Europe médiévale, ainsi que dans son royaume. La phrase initiale est attribuée à Jean de Blanot qui est un juriste du XIIIème siècle, qui s’est penché sur la justification du pouvoir du roi de France, et notamment de la souveraineté de celui-ci. Cet auteur a travaillé auprès de Louis IX alors que le pouvoir des rois Capétiens est de plus en plus grand, vis-à-vis des autres pays, comme à l’intérieur du royaume de France.
Cet adage soulève en fait deux aspects de la souveraineté du roi de France, puisque la phrase montre bien en elle même une première contradiction, qui se situe dans le fait qu’elle qualifie d’empereur le roi.