Le rôle du conteur dans la sociabilité au xixe siècle
1758 mots
8 pages
Le Canada français, au XIXe siècle, se distingue par une population majoritairement analphabète, par une publication pratiquement inexistante, par l’isolement durant les longues soirées d’hiver et par l’activité colonisatrice du territoire. Évidemment, ces caractéristiques encouragent la continuation du folklore oral. Cette oralité qui se constitue essentiellement du conte, de la chanson et de la légende deviendra accessible grâce à la mise en texte par des auteurs tels que Louis Fréchette et des chercheurs tels que Luc Lacoursière. Par l’aspect singulier du conte, cette transcription rigoureuse nous permet d’entendre par la voix du conteur, un récit qui transporte les esprits dans l’imaginaire populaire, et bien qu’amusant, il se caractérise tout autant de moralisateur. Si le conte tient autant de popularité, la question qui nous préoccupe alors demeure dans le fait que ses fonctions regroupées sous le thème de l’amusement et de la moralité pourraient se définir en tant que moyen de sociabilité. Nous allons donc, à l’aide des Contes de Jos Violon, nous interroger sur le fait que le conte existe en tant que moyen de sociabilité. Aux fins de notre travail, nous donnerons tout d’abord une définition de la sociabilité, pour ensuite décrire brièvement le contexte social de l’époque, pour finalement concentrer notre analyse sur les textes du recueil. Ces étapes essentielles au déroulement de notre étude nous aideront à construire notre argumentation et nous permettrons de valider ou de réfuter notre hypothèse.
Notre questionnement ne pourrait pas avoir lieu sans prendre comme point de départ la définition de la sociabilité. Ainsi, le mot « sociabilité » découle de la sociologie et constitue le principe des relations entre personnes (Nouveau Petit Robert 2010). Si cette définition éclaire notre champ d’action, il nous importe maintenant d’envisager le contexte social du XIXe siècle.
Si nous établissons comme paramètres que le pays était sous le joug de l’Église