Le serpent qui danse charles baudelaire
Né à Paris en 1821, Charles Baudelaire fait paraître en 1857 Les Fleurs du mal qui est l’une des plus importantes œuvres de la poésie moderne. Parmi les thèmes les plus présents dans le recueil sont la beauté, l’engouement, le voyage. Le serpent qui danse, poème extrait de la partie Spleen et Idéal, est un éloge de la femme aimée.
Le poème peut être lu comme un voyage sur la mer mouvementée du désir.
C’est dès le troisième vers, avec « Comme une étoffe vacillante » que les comparaisons avec la mer apparaissent ; en effet, tout au long du poème se développe la métaphore filée qui relie la femme à la mer. Ce sera dans la deuxième strophe seulement que le mot « mer » apparaîtra. Ainsi, son corps « miroite[r] » tel la surface de la mer sous la lumière du soleil.
Sa chevelure est qualifiée de « profonde » évoquant les eaux profondes dans lesquelles le poète plonge son visage comme pour s’y noyer. Noyade qui est rappelée par la suffocation liée aux « âcres parfums » des cheveux « odorant[e]s ». Les « flots bleus et bruns » rappellent la couleur habituelle de la mer, bleue, et font deviner la couleur des cheveux de la femme aimée : sans doute bruns.
Plus tard, strophe sept, après avoir été comparée à la mer, la femme devient le navire que les flots emportent, « un fin vaisseau ».
L’image de l’eau apparaît jusqu'à la fin du poème avec « l’eau » (vers 28 et 31) ; « un flot » (vers 29) ; « liquide » (vers 35).
La métaphore de la mer se poursuit dans la description par le poète des mouvements de la femme qui évoquent les mouvements de la houle. L’ondulation et le balancement sont omniprésents dans le poème. Le poète s’intéresse à l’allure de sa bien-aimée, ainsi la belle « marche[r] en cadence » comme « un serpent qui danse », donnant son titre au poème. L’étoffe est « vacillante » et la chevelure libre de tout mouvement puisque qualifiée de « vagabonde ». La tête « se balance », le corps « se penche