Le taylorisme
La sociologie du travail a pour objet l’étude des phénomènes sociaux qui naissent dans le travail en s’attachant à y chercher l’explication dans la réalité sociale elle-même. La réflexion sur le travail et l’organisation du travail est contemporaine de l’essor du capitalisme industriel [1]. C’est cette genèse de la sociologie du travail que nous allons aborder dans cet article avec l’étude du taylorisme et du fordisme.
Origines du taylorisme
F.W Taylor débute sa carrière en 1878 comme ouvrier puis est nommé chef d’équipe de tourneur dans une usine métallurgique. En tant que contremaître, il se retrouve confronté à ce qu’il appelle la « flânerie systématique » de ses subordonnés, pratique qui consiste à travailler lentement pour s’épargner d’accomplir une journée de travail « normale » [2]. Cette flânerie n’est pas selon lui la conséquence de la psychologie individuelle de l’ouvrier mais résulte de l’inefficacité des méthodes de conception et d’organisation du travail. A noter qu’à cette époque, il n’existait pas de système de protection sociale, aussi, toute maladie ou accident entraînait pour l’ouvrier la perte de son revenu. D’où une lutte par ce biais contre l’usure au travail. Pour Taylor, l’organisation classique du travail ne permet pas à la direction de maîtriser véritablement le processus de production. Il propose alors d’enlever la compétence à l’atelier et de le concentrer dans « le bureau d’organisation et méthodes » afin de soumettre dans le détail l’organisation du travail à une logique rationnelle.
Organisation scientifique du travail
C’est sur cette base que Taylor pose les principes de l’organisation scientifique du travail qui sont au nombre de quatre : séparation de la conception de l’exécution où les phases du processus de production sont préparées et mises en œuvre de façon centralisées, analyse de chaque opération où l’on précise les tâches à accomplir, la façon de les accomplir et le temps nécessaire pour les accomplir,