Le théatre doit-il nécessairement exprimer une forme de révolte ?
La nature d’un homme l’amène à vouloir dans sa vie à un moment ou à un autre à se rebeller contre des actions, des personnes, des sociétés afin de faire cesser les activités que le révolté jugera malfaisante. L’écrivain, étant lui aussi un homme, peut à travers ses ouvrages, exprimer son mécontentement, et sa révolte afin de les transmettre au lecteur. Toutefois, tous les lecteurs n’agissent pas ainsi et n’expriment pas leur insubordination ainsi. Aussi pouvons- nous nous si polémiquer ou critiquer les passages qui ont marqués l’histoire est indispensable dans la littérature. La littérature doit-elle nécessairement exprimer une forme de révolte ? Nous pourrons tout d’abord approuver cette question, en montrant qu’exprimer sa rébellion à travers les ouvrages permet aux écrivains de transmettre leurs idées, de faire prendre conscience au lecteur de la vérité, et de le faire réagir. D’une autre part, nous verrons que se révolter à travers la littérature contredit la liberté de pensée, en empêchant le lecteur d’avoir son propre avis et ses propres réflexions sous l’influence du point de vue de l’auteur.
Tout d’abord, la littérature doit exprimer une forme de révolte, car cela permet à l’écrivain de transmettre son point de vue et ses arguments au lecteur, afin de le faire réagir. Mais qu’est-ce que se révolter au juste ? Se révolter, c’est refuser catégoriquement une intrusion jugée intolérable selon Albert Camus. En effet, c’est se battre contre une action perçue comme malfaisante, en transmettant son avis par exemple. L’écrivain révolté, à travers ses ouvrages, présente son point de vue sur le monde et la société, implicitement ou explicitement, et critique. C’est ce que fait Albert Camus dans son article paru dans Combat le 8 aout 1945, en faisant la satire de la civilisation mécanique et de son nouveau projet qui était la bombe atomique. En effet, cet auteur blâme l’humanité qui « vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie »