Rares sont les catégories de travailleurs confrontées à autant de difficultés et de dangers que les gens de mer. Ce sont, en effet, des conditions de travail difficiles dans lesquelles les marins exercent leur métier. Au nombre de celles-ci il faut compter l’inexistence d’un contrat de travail, l’abandon dans les ports étrangers, les bas salaires et l’absence de sécurité à bord des navires. Si l’on ajoute à cela les brutalités, le manque de nourriture et de soins de santé, l’insalubrité des conditions de vie à bord, le refus des capitaines ou des autorités portuaires d’accorder aux marins une permission à terre, les salaires insuffisants, voire le non-paiement de ceux-ci, la coercition, les abus de confiance, l’abandon de marins dans des ports étrangers, le tableau est lugubre.Le secteur maritime, qui était autrefois à forte intensité de main- d’œuvre, requiert des investissements de plus en plus importants qui ont de leur côté un impact considérable sur la vie des marins. A titre d’exemple, les techniques modernes de chargement et de déchargement ont permis de diminuer considérablement le temps des escales : la durée des permissions à terre des marins est plus courte, le temps passé en mer plus long. Le progrès des conditions de travail au niveau international est dû à la structure tripartite du rapport du travail. Les travailleurs (les marins d’un coté les capitaines d’un autre), les employeurs (les armateurs) et les gouvernements participent à l’élaboration et à l’adoption des normes maritimes. Aussi, la commission paritaire maritime (armateurs et gens de mer) joue un rôle consultatif auprès du Conseil d’administration du BIT. Il s’est avéré essentiel, pour comprendre les normes du travail maritime, de connaître la nature et la spécificité des activités relatives à ce secteur. La plupart des travaux sont menés par les armateurs et les gens de mer, lesquels ont une expérience directe de la mer et partagent souvent le même souci d’améliorer ces questions