le travail-philo
Introduction Qu’elle soit de la terre ou de l’esprit, la culture implique un travail et donc une activité qui comporte une part de peine. La fatigue du paysan dont les efforts se soldent par une amélioration du rendement et de la fertilité des sols, la discipline et même l’ascèse de toute scolarité, a fortiori de toute création artistique, sont les preuves éloquentes que rien d’humain n’évite le travail. Par lui, les hommes rendent possible ce qui se montrait impossible et par lui, la nature et les conditions de vie s’humanisent, portent la marque de l’esprit humain. Sartre écrit dans L’être et le néant que « ce que nous nommons liberté c’est l’irréductibilité de l’ordre culturel à l’ordre naturel ». Aussi, le travail qui fait advenir la culture, laquelle s’ajoute par essence à la nature, est le signe que l’homme n’appartient pas rigoureusement à l’ordre de la nature, est arraché aux déterminations naturelles et donc, au bout du compte, est un être dont la liberté est la vocation. Le travail libère l’homme du joug de la nature (voir Hegel : « le travail forme » écrit-il dans La phénoménologie de l’Esprit). Mais, d’un autre côté, le travail assujettit. Nul ne travaille en vertu d’un simple choix ; il faut travailler pour vivre et qui ne travaille pas meurt. Le travail est à la fois une contrainte naturelle, par le poids des besoins indéfiniment renaissants qui pèsent sur l’homme et une contrainte sociale, par la logique de la productivité que détermine la dépendance de chacun à l’égard de tous. Le travail semble inséparablement liberté et nécessité, source d’indépendance et de servitude. Cette contradiction est-elle constitutive de la réalité du travail ou est-elle contingente et donc provisoire ?
Plan :
-I- Comprendre ce que travailler veut dire -II- La division du travail : progrès ou régression ? -III- La question d’une fin du travail
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-I- Comprendre ce que travailler veut dire
Le travail n’est