Les alouettes naives
Les alouettes Naïves I. Introduction A. Le roman
C'est à Tunis qu'Assia Djebar, tout en préparant son diplôme d'histoire à l'université, rédige, auprès des réfugiés algériens à la frontière, les enquêtes dont elle s'inspirera pour la toile de fond de son quatrième roman Les Alouettes naïves.
Dans ce dernier, l'écrivain revit ses souvenirs, ses rencontres avec tant d'amis sortant de prison, ses idées sur son pays et son combat. Elle développe le thème d'une Algérie écartelée, écrasée sous le poids d'un monolinguisme, en proie à une violence aveugle. Car, dira-t-elle, «l'arabisation a été menée de telle façon que (je) n'aime plus l'arabe, langue d'hommes, de pouvoir, d'autorité».
C’est un roman de guerre et d'amour sur toile de fond du grand combat pour l'indépendance algérienne, où il est question du drame d'une génération sacrifiée, idéaliste et lucide. B. Le titre
L’auteur, justifie le choix du titre à travers ces termes :
« Depuis quelques années, en lisant Le Maghreb entre deux guerres de Jacques Berque, j’apprenais un détail: les danseuses des Ouled-Naïl en Algérie près de Bou-Saada étaient appelées par les soldats français « Alouettes naïves ». Je demandai un jour à Jacques Berque les raisons de ce surnom. Il m’expliqua qu’il ne s’agissait que d’une déformation de prononciation, Ouled donnant «alouettes» et nail «naïves». Un quiproquo avait donc fait jaillir cette image. » (1)
II. Développement 1. Remusé des parties A. Les titres des Parties (Autrefois, Au-delà, Aujourd’hui) (Un tangage incessant)
« Tantôt notre présent nous paraît sublime (héroïsme de la guerre de libération) et le passé devient celui de la déchéance (nuit coloniale), tantôt le présent à son tour apparaît misérable (nos insuffisances, nos incertitudes) et notre passé plus solide (chaîne des ancêtres, cordon ombilical de la mémoire). Par ce tangage incessant, et parce que nous faisons constamment le grand écart entre le passé paralysé dans le présent et