Les avocats sous l'ancien régime
Yves Ozanam (archiviste de l’ordre des avocats à la cour de paris) explique que l’expression « ordre des avocats » qui nait au 17e siècle peut être à double sens, pour lui elle désigne à la fois l’institution placée à la tête du barreau ainsi que la collectivité professionnelle dans son ensemble. C’est ce dernier qui nous intéressera dans cet exposé. Mais avant il s’agit de définir un peu mieux la figure de l’avocat lui-même. Sous l’Ancien Régime les institutions judicaires se développent énormément entrainant aussi l’évolution du corps des avocats, même si leur profession est présente dès le XIIIe siècle dans le royaume. L’avocat durant la période étudiée est un auxiliaire de justice tout comme les huissiers ou les procureurs. Leurs fonctions judiciaires apparaissent très importantes durant l’époque moderne pour l’affirmation de l’autorité royal et dans le développement des institutions judiciaires. Ils sont très proches du corps des magistrats. Cependant la mise en place de la vénalité des offices restreint beaucoup l’accès des avocats à la magistrature et contribue a faire du barreau et du Parlement deux mondes distincts bien qu’étant proches. Les avocats deviennent alors un corps à part dans le grand corps judiciaire de l’Etat, ils s’efforcent au fil des siècles d’affirmer leur identité propre ce qui se traduit par la naissance d’une organisation professionnel autonome. Ce corps judiciaire apparait aussi uni malgré sa grande diversité et possédant une grande volonté d’indépendance face à un pouvoir royal tentant de les contrôler. On peut donc se demander en quoi « l’ordre des avocats » constitue un corps unifié mais particulier, au point de vue de son statut, et affirmant son indépendance au fil des siècles ? Les bornes chronologiques commenceront lors de la remise en place de la vénalité des offices par Francois Ier en 1522 et se termineront en 1790 lors de la suppression de l’ordre des avocats après la révolution française. Tout d’abord afin