Les classes moyennes constituent-elles encore un groupe central de la société francaise ?
Le retentissement, lors de la sortie du livre « La peur du déclassement » d'Eric Maurin révèle que l'intérêt pour les classes moyennes est toujours aussi important dans la société française. Nous pouvons cependant nous interroger aujourd'hui sur leur poids réel.
Les classes moyennes se définissent essentiellement par leur position intermédiaire entre les classes supérieures et les classes populaires. Elles regroupent en effet une variété étendue de groupes sociaux et de professions allant du petit commerçant ou de l'instituteur, au pharmacien ou au technicien industriel.
La définition des classes moyennes est donc problématique puisqu'il existe plusieurs façons de la percevoir. Selon l'analyse marxiste, il n'existe que deux classes sociales antagonistes: le prolétariat et la bourgeoisie, ne laissant pas de place aux classes moyennes parce que Karl Marx leur refusait une capacité à l'autonomie et à la spécificité. Ce dernier définissait les classes sociales comme « un phénomène transitoire, promis à une disparition prochaine ».
Au contraire, Warner leur reconnaissait une existence, puisque pour lui trois classes sociales coexistent; la classe supérieure, la classe moyenne et la classe populaire.
Se demander si les classes moyennes constituent encore un groupe centrale implique d'analyser leur poids démographique, leur influence mais aussi leur position par rapport à la classe supérieure et à la classe populaire.
Bien que les classes moyennes ont été centrales durant les Trente Glorieuses, sont-elles encore aujourd'hui la classe de référence de la société française ?
Si les classes moyennes représentent un groupe important et influant en France (I), nous verrons en quoi elles sont aujourd'hui fragilisées (II).
Les classes moyennes ont représenté durant les années 70 un groupe centrale de la société française et sont encore un groupe important grâce leur