Les fleurs du mal
Le titre nous plonge d’emblée dans l’univers féminin, en introduisant conjointement au thème fondamental de la femme dans la poésie de Baudelaire, celui de l’amour. Mais curieusement, tout au long du poème, la femme n’est présente que par ce seul attribut de séduction. Nous étudierons comment la femme aimée, grâce à sa chevelure, ouvre au poète les portes de l’imagination puis nous verrons comment cette incitation au rêve se déclare sous la forme d’invitation du voyage, enfin nous verrons comment le poète se rêve l’égal de Dieu
La femme par sa chevelure, ouvre les portes de l’imaginaire Le pouvoir sensuel et envoutant de la chevelure
La première allusion à la chevelure est la métonymie « O toison. Ce blason fait l’éloge de la chevelure de la femme aimée : « la chevelure », « boucles »l.2, « fortes tresses »l.13.
On sent que Baudelaire est obsédé par cette chevelure, dont la répétition souligne le pouvoir sensuel et envoutant.
On retrouve le champ lexical animal « toison », « moutonnant »l.1 « crinière »l.31 pour évoquer la sensualité débordante.
C’est le parfum féminin de la chevelure qui stimule l’imagination, il s’accommode parfaitement avec le rythme régulier presque incantatoire de l’alexandrin. Cette sensation emporte le poète dans « l’extase » l.3 Un imaginaire peuplé de souvenirs
Le parfum qui se dégage de la chevelure de la femme aimée, « Où l’autre est enfermé »l.22 lui en rappelle un autre. Le voilà donc parti en quête de ses souvenirs. D’ailleurs le mot « souvenir »l.4, l.35 encadre le poème : il l’ouvre et le clôt. L’invitation au voyage Un voyage initiatique
La contemplation de la chevelure est donc une invitation au voyage. Dès le début du poème, la métamorphose de la « Chevelure » en « Toison » introduit de manière implicite le thème du voyage. L’allégorie de « La langoureuse Asie et la brulante Afrique »l.6 ajoute encore une fois de la sensualité à ce voyage, de l’exotisme et une touche de