Concrètement, il s'agit d'assurer un développement économique qui tiennent compte de l'impact environnemental et social des modes de production, de consommation et de répartition des richesses. Mais le développement durable s'accomode-t-il de la volonté de produire toujours plus de biens et de services ? On sait qu'une croissance économique productiviste engendre une formidable expansion, mais également des dégats environnementaux et sociaux. Il convient donc de s'interroger sur les conditions d'une compatibilité entre croissance et développement durable .Nous montrerons d'abord les effets négatifs d'une croissance productiviste ; puis nous verrons que, pour les libéraux, la croissance porte ses propres solutions. faut-il forcément renoncer à la croissance économique ?

Puisque l'activité économique produit des externalités négatives, il faut déjà "internaliser" celles-ci. Plusieurs outils sont mis en oeuvre aux niveaux national et supranational: l'instauration de taxes selon le principe du pollueur-payeur vise ainsi à désinciter à la production polluante ou l'achat de produits non-propres ou "énergivores" ; les normes environnementales et sanitaires sont un moyen coercitif direct, tel que la collecte sélective des déchets, l'interdiction des gaz CFC néfaste à la couche d'ozone, la traçabilité alimentaire, les quotas de pêche etc ; enfin, concernant les émissions de soufre ou de gaz carboniques, les Etats-Unis et l'Europe ont instauré des marchés des "droits d'émission" de CO2, permettant en théorie de réduire à la fois les émissions de CO2 et le coût social de la dépollution.
Enfin, répondre "aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs" implique que les fruits de la croissance soient équitablement partagés, afin de permettre aux populations les plus pauvres d'accéder à une gamme de biens et services la plus large possible. La réduction des inégalités au sein des pays et entre les pays est