Les impacts de la baisse des salaires
L’impact des réductions de cotisations sociales
Souvent avancées parmi les causes expliquant le maintien d'un taux de chômage élevé en France, les cotisations sociales ont fait l'objet de plusieurs allégements, principalement en direction des bas salaires. L'impact de ces mesures, qui constituent désormais le principal instrument utilisé en faveur de l'emploi, a donné lieu à des études dont Pierre Cahuc et André Zylberberg nous livrent ici les conclusions. Loin de faire l'unanimité quant aux méthodes ou aux résultats, ces études montrent cependant l'intérêt des instruments économiques pour évaluer les effets d'une politique publique ou pour arbitrer entre deux modalités d'action sur l'emploi des personnes faiblement qualifiées. C.F.
En 2004, la France a consacré 17 milliards d’euros, soit près de 1,2% de son PIB, à des mesures d’allégement des cotisations sociales sur les bas et moyens salaires. C’est le poste le plus important de toutes les politiques de l’emploi. La France fut le premier pays à initier en 1993 ce type de mesures suivie peu après par la Belgique et les Pays-Bas. L’ambition de ces dispositifs est d’abaisser le coût du travail afin que les entreprises augmentent leurs embauches. Après avoir défini précisément ce qu’est le coût du travail, cet article vise à expliciter les fondements théoriques justifiant une telle politique puis, à la lumière des études appliquées, d’en apprécier les effets dans la réalité.
Le coût du travail
Le coût du travail s’obtient en additionnant le salaire net et les cotisations sociales (encore appelées charges sociales). Le salaire net est ce qui est versé sur le compte en banque de l’employé. Les cotisations sociales sont subdivisées en une part « patronale » et une part « salariale ». Les cotisations patronales financent principalement l’assurance chômage, l’apprentissage et la formation professionnelle et les assurances sociales (maladie, maternité, vieillesse, accidents du travail,