Les moralistes
Le choix de la forme discontinue, soit en privilégiant le désordre (Montaigne), soit en valorisant la brièveté de la notation (La Rochefoucauld, La Bruyère), rend compte et atteste de l'infinie diversité des comportements humains et de la complexité d'un réel désormais sans cohérence ni signification assurée.
Le courant moraliste était considéré comme le caractère le plus distinctif de l'esprit français du xviie siècle, d'abord par réaction contre le matérialisme ou l'indifférence morale et religieuse que les scandales des guerres et anarchies civiles et religieuses avaient amenés, ensuite par le développement de la société polie contre la grossièreté du siècle précédent.
La place du moraliste dans la société du XVIIème siècle
Le XVIIème siècle se place sous le signe de la grandeur et des fastes bien connus qui caractérisent le règne de Louis XIV. Aussi, dans une société où triomphent de fausses valeurs matérielles et qui fait la part belle à la futilité, l'homme d'esprit semble parfois adopter une position de retrait.
Son refus de tomber dans l'hypocrisie courtisane et de jouer auprès des grands un rôle d'assujettissement volontaire, donne souvent de lui l'image d'un solitaire obnubilé par la satire.
Nous allons donc voir que, si le moraliste se livre à une critique acerbe de la société, il n'est pas pour autant un moralisateur qui s'exclue de la société.
I. Dimension critique du moraliste
1. Littérature et moral : le contexte religieux 2. Critique de la politique et de la justice 3. Dénonciation de l'importance accordée aux apparences
II. Le moraliste n'est pas moralisateur
1. Nature des questionnements du moraliste 2. But de ces questionnements 3. L'idéal des moralistes
III. Le moraliste face à la société
1. Les moralistes et la censure 2. Les moralistes et leurs lecteurs 3. La transmission d'un savoir selon les règles de